David Castillo (Espagne/Catalogne, 1961) |
La Poésie en ce temps Qui nous sommes Une asbl, pour quoi faire ? L'équipe 31 mars - 2 avril 2017 15-17 avril 2016 24-26 avril 2015 25-27 avril 2014 12-14 avril 2013 20-22 avril 2012 01-03 avril 2011 23-25 avril 2010 24-26 avril 2009 11 mars 2009 18-20 avril 2008 |
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Biographie |
David Castillo, né à Barcelone, est poète, romancier, critique et journaliste. Dès sa jeunesse, il a été un « activiste culturel » infatigable. Il a fait partie de nombreux groupes alternatifs avec lesquels il a organisé et dirigé festivals et ateliers de poésie. Il a également collaboré avec de nombreux musiciens de jazz et de rock. Entre 1989 et 2007, il a dirigé le supplément culturel de l’Avui, le journal en langue catalane le plus diffusé. David Castillo a publié six recueils de poésie en catalan ainsi que deux anthologies dont Bandera negra / Drapeau noir (2000), son recueil le plus personnel. Citons aussi Menta / Menthe (2005), Downtown (2005) et Esquena nua / Dos dénudé (2006). Du côté du roman El cel de l’infern / Le ciel de l’enfer (1999) et No miris enrere / Ne regarde pas en arrière (2002) sont les plus célèbres et les plus récompensés. La poésie et les romans de David Castillo se caractérisent par une grande sobriété formelle, une sincérité sans faille et des motifs empruntés au rock et aux scènes urbaines. Où qu’il se trouve, David Castillo glane l’esprit poétique des lieux et le transforme par son imaginaire: le Barri Xino (Quartier Chinois) de Barcelone (autrefois quartier de la prostitution dans la vieille ville), la Rambla, Montevideo, Manille ou New York comme dans Downtown dont les poèmes sont nés de ses longues promenades dans la ville des gratte-ciels, avant et après le 11 septembre. |
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Poème |
Festa Major “Controla la teva rebel·lia”, et recomanen, i tu ho escoltes, ho processes i ho arxives amb indiferència absoluta. Hi ha dos mons: el d'ells i el teu. Ells manen i et col·loquen la seva legió d’experts: pedagogs per reeducar-te, psicòlegs per analitzar el teu comportament i fins i tot psiquiatres de ganyotes paralitzants que van trepanar els cervells dels teus germans grans. “Controla la teva rebel·lia”, en això coincideixen mentre intenten projectar el seu infern per a ments poc inquietes: no juguis, no fotis al veí - i menys a la veïna -, folla amb condó, no consumeixis les drogues, que no et venguin ells, respecta els manaments de la religió laica, no qüestionis la propietat privada i, sobretot, controla la teva rebel·lia, pot resultat incòmoda per a qui no comparteixi el teu sentit de l'humor canviant i poc fet a la simpatia. Ja fora, quan els hagis enganyat o hagis dissimulat el fàstic davant les seves trampes, acull el permís de cap de setmana com si fos l'últim: disfruta de tu mateix, brinda per tenir sang a les venes i la moral encara no rossegada per les rates. No et preocupis ni cinc minuts pel futur abans de dir-li al plaer que entri per la porta que vulgui. No controlis la teva rebel·lia, no controlis la teva rebel·lia, no controlis la teva rebel·lia, prega a la irreverent rossa després de besar-la: “No et demanaré amor, o potser sí. Deixa-m'ho pensar”. (In Downtown) Fête patronale « Contrôle ta rébellion », on te le conseille et tu écoutes, tu traites l’info tu archives avec une absolue indifférence. Il y a deux mondes : le leur et le tien. Ils commandent et ils te collent leur légion d’experts : pédagogues pour te rééduquer, psychologues pour analyser ton comportement et même psychiatres aux grimaces paralysantes qui ont déjà trépané les cerveaux de tes grands frères. « Contrôle ta rébellion », ils sont d’accord sur ça tandis qu’ils essayent de projeter leur enfer pour des esprits peu inquiets : ne joue pas, ne touche pas au voisin - encore moins à la voisine -, baise avec préservatif, ne consomme pas de drogues si ce n’est celles qu’ils te vendent, respecte les commandements de la religion laïque, ne mets pas en question la propriété privée et surtout, contrôle ta rébellion, ça peut te causer des ennuis avec celui qui ne partage pas ton sens de l’humour changeant et peu propice à la sympathie. Une fois à l’extérieur, dès que tu les auras trompés ou que tu auras caché ton dégoût devant leurs pièges, prends la permission du week-end comme si c’était la dernière : jouis de toi-même, fais le vœu d’avoir du sang dans les veines et la morale pas encore rongée par les rats. Ne t’occupe pas cinq minutes de l’avenir avant de dire au plaisir d’entrer par la porte qu’il voudra. Ne contrôle pas ta rébellion, ne contrôle pas ta rébellion, ne contrôle pas ta rébellion, prie cette blonde irrévérente après l’avoir embrassée : « Je ne te demanderai pas d’amour, ou peut-être bien. Je vais y réfléchir ». (Traduit du catalan par Patrick Gifreu) |
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