Ce qui sépare
… en été
comme
l’été sépare les choses froides. étant, comme
une
lame sur ce qui
sépare.
André Du Bouchet, Ici en deux
Serre-moi fort si
fort que cesse ce saignement
corps
en sueur qui cède quand
le
soir installe son bric-à-brac au milieu du marché
situation
triviale avec son aphasie et ses brûlures
Dans
le froid mémoire
où toutes saisons se confondent
en
hiver lèvres gercées
tellement fort que le bleu du rêve
retrouve
la couleur des mots chuchotés désir là
S’ouvre
une trace en ciel étoilé sur le dos de la main
¤¤¤¤¤
Beaucoup
que l’œil darde ses rayons
glissent
doucement ces choses souhaitées dans la migration
difficile
à nommer
ce
qui sépare au moment de se
quitter n’est pas encore
blessure
d’une lame trempée dans l’été
le
sel
plus
tard saisit la matière dérobée
¤¤¤¤¤
Comme autrefois les célébrations
mais
les amis manquent à l’appel
dans
le verglas
ce
qui se serre sur un trottoir sur le quai d’une gare
flou
de l’image cerne le seuil de la maison
malgré
le salut
reviennent tous les mots coincés profond
inquiets
du sens dépourvu d’intensité
gardé
sitôt délivré en force
comme
craque l’écorce le bout des doigts
rouge
vestiges
d’une étreinte s’effaçant longtemps
Le Kremlin-Bicêtre, 28 décembre 2011