Jean-Pierre Vallotton,
(Suisse, 1955)





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Biographie


Jean-Pierre Vallotton est né à Genève en 1955. Etudes de lettres et cours d’art dramatique. A publié une trentaine de livres: poèmes, nouvelles, critique, ouvrages pour enfants, livres d’artistes, traductions (Ion Caraion, Sylvia Plath, Wolfgang Borchert, R.L. Stevenson). Lauréat des prix Hermann Ganz de la Société Suisse des Ecrivains, Unimuse (Belgique), Louise Labé (Paris), de la Ville de Lancy et Poncetton de la Société des Gens de Lettres de France (Paris). Traduit en quatorze langues. Régulièrement invité à des manifestations littéraires internationales (Rotterdam, Paris, Liège, Macédoine, Québec, Mexique, Australie, etc.).

A par ailleurs collaboré à une cinquantaine d’ouvrages collectifs/anthologies et une soixantaine de périodiques (parmi lesquels Sud, Europe, Nouvelle Revue Française, Poésie/Seghers, PO&SIE, La Revue de Belles-Lettres, Ecriture, Le Figaro littéraire, L’Humanité, Aujourd’hui Poème). Egalement collagiste, il a illustré la couverture de certains de ses livres. De 2005 à 2007, chargé de cours à l’Université de Lausanne (littérature et cinéma). Membre du Conseil de la Fondation Pierrette Micheloud et Président du jury de ses prix littéraires.


Poèmes



FRIANDISES

L’enfance puisait à pleine main dans les bocaux sans fond de l’espièglerie, bonbon acidulé qui nous râpait délicieusement la gorge.

(Vous mettrez cela sur mon compte… — à l’épicerie de l’avenir radieux, le crédit coulait de source.)

Les genoux écorchés aux premières lueurs de l’aube, nous gravissions sans peine la pente d’un nouveau matin et les stalactites du soleil étaient des sucres d’orge qui nous fondaient sur la langue.

A quelle enseigne usée de mélancolie pourrions-nous aujourd’hui retrouver le goût de ces cabrioles impertinentes faisant la nique à un sablier qui nous semblait inépuisable ?


LE CŒUR ET LES JAMBES

« Un cœur solide ne vaut pas un bon jeu de jambes » — longtemps ce dicton (entendu je ne sais plus où, ni de quelle bouche sorti) me parut obscur. Cent fois, au cours de ma vie, je le déroulai dans ma tête, en spirale, en yo-yo, en acccordéon ; le considérai par les deux bouts de la lorgnette ; le découpai en tranches, en segments, en confettis ; le passai à la moulinette de la compréhension. Rien à faire : le ruisseau des jours qui passent n’avait pas apporté plus d’eau à la noria de mon entendement.

Jusqu’à l’instant où mon cœur me lâcha face à la Mort que je n’avais pas aperçue à temps, embusquée dans un coin d’ombre d’une ruelle familière où je courais enfant.