Jean Portante (Luxembourg, 1950) |
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Biographie |
Jean Portante est né en 1950 à Differdange (Luxembourg). Son œuvre, riche d’une trentaine de livres - poésie, romans, essais, pièces de théâtre - est largement traduite. En France, il est membre de l’Académie Mallarmé, a reçu en 2003 le Grand Prix d’automne de la Société des gens de lettres pour l’ensemble de son œuvre ainsi que le Prix Mallarmé pour son livre L'étrange langue. Au Luxembourg, dix ans plus tôt, son roman Mrs Haroy ou la mémoire de la baleine lui a valu le Prix Servais et, en 2011, il a été couronné du Prix national pour l'ensemble de son œuvre. Ses livres sont publiés essentiellement chez PHI (Luxembourg) et au Castor Astral (France). Jean portante exerce aussi depuis plus de vingt ans une activité de traducteur littéraire, notamment de la poésie de Juan Gelman. Dernier livre paru : Conceptions, Editions PHI, juin 2012. |
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Poème |
QUAND J’AI VU QU’IL N’Y AVAIT AUCUNE trace de blessure après le combat j’ai ramassé ce qui restait de la nuit et l’ai glissé dans la poche intérieure de mon manteau. D’autres ont dû en faire de même. On ne peut pas dire qu’il y a de l’obscurité dans leurs regards. Mais comment se fait-il qu’ici bas personne n’enlève plus son manteau. Et dis-moi si c’était le jour qui était resté sur le carreau l’aurais-tu ramassé. (inédit) JE VOYAIS BIEN QU’ON DECHIRAIT TOUT autour de moi. On déchirait le sud et on déchirait le nord mais on ne jetait rien. On déchirait tout et on ne jetait rien. Mais quand on s’est mis à déchirer le soleil et que c’était clair qu’on ne s’y brûlerait pas et qu’ensuite on a déchiré le cyprès sans qu’une goutte de temps ne soit versée il n’y avait plus de doute. C’est pour que tout reste entier qu’on déchirait. C’est parce qu’on déchirait que tout restait entier. (inédit) POURQUOI EST-ELLE SI TRISTE la matière du voyage et noir le bois de ce qui reste. Et à peine née plante que déjà elle doute de la réalité des pas qui embrassent la mort. De quelle irréalité est-elle la glace de quel tremblement est cousu son manteau. Y a-t-il dévastation en elle ou douceur de ce qui s’en va. (inédit) |
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