Maram al-Masri, (Syrie, 1962) |
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Biographie |
Maram al-Masri est née à Lattaquié, en Syrie, en 1962. Après des études de littérature anglaise à Damas, où le recueil Je te menace d’une colombe blanche paraît en 1984, elle quitte sa terre natale et s’installe à Paris où elle connaîtra une situation difficile. En 1987, son second recueil, Cerise rouge sur un carrelage blanc, est publié à Tunis par les Éditions de L’Or du Temps. La poésie de Maram al-Masri est alors saluée par la critique des pays arabes puis traduite dans de nombreuses langues : en allemand, anglais, italien, espagnol, serbe, corse ou turc. En 2003, les Éditions PHI font paraître une traduction française de ce second recueil préfacé par Lionel Ray. Quatre ans plus tard, les Éditions Al Manar sortent Je te regarde, recueil initialement publié à Beyrouth, qui obtient le prix de poésie de la SGDL que Maram al-Masri partage avec Bruno Doucey. Je te menace d’une colombe blanche, traduit de l’arabe par François-Michel Durazzo, est aujourd’hui édité pour la première fois en français. Derniers textes : Habitante de la Terre (Éditions Sous la lime, 2009), Les âmes aux pieds nus, traduit de l’arabe par l’auteure (Éditions Le Temps des Cerises, 2009) et aux Éditions Bruno Doucey, Par la fontaine de ma bouche (2011) et La robe froissée (2012). www.printempsdespoetes.com |
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Poème |
Petit cheval Sur une étagère poussiéreuse Avec plein d'autres objets abandonnés Un petit cheval me regarde Comme s'il me demandait de le prendre dans mes bras Mais que faire de lui ? J’ai haussé mes épaules Et je suis partie en galopant Le temps passe sur l’étagère de la boutique du monde et les poussières aussi Un hennissement sort du capharnaüm Le cheval que j’ai vu jadis est toujours là ; Il m'attend, me suis-je dit Comment le décevoir Il est cher pour ma bourse et je n’ai pas de place Mais cette fois en partant nous avons galopé ensemble Bras dessus bras dessous J'ai amené un cheval dans mon royaume Je l'ai bien astiqué pour lui ôter sa solitude Et ses peurs Sur sa patte gauche une blessure Et dans le cœur un trou J'ai remarqué combien le temps l'avait mal traité J'ai bien soigné ses bobos Qui t'a fait ça ? Il a baissé les yeux et a commencé à se balancer Chez moi tu seras roi, lui ai-je promis et près du lit je l'ai fait dormir je ne voulais pas lui donner de mauvaises habitudes comme on fait avec les hommes, les chiens et les chats j'étais obligée Ce matin, mon cheval me demande de sortir il me dit que ma chambre est tout petite pour galoper il a besoin des champs des montagnes des arbres de l'odeur de la liberté ... Ô petit cheval de bois fais comme moi rêve! arrête de me regarder avec tes yeux doux ! dois-je croire que tu me vois ? arrête de me parler je ne comprends pas la langue des chevaux arrête de me donner des coup de pieds tu veux peut-être que je t’embrasse ? Ô ! petit cheval de bois penses-tu que mon baiser te transformera en prince ? cheval de bois ? ton visage pourtant me sourit. |
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