Tahar Ben Jelloun, (Maroc/France, 1944) |
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Biographie |
Né à Fès en 1944, Tahar Ben Jelloun, poète, romancier, intellectuel engagé, a étudié la philosophie à l'université de Rabat. Professeur à Tétouan puis à Casablanca, il participe à la revue (et à l’action de) Souffles née en 1966 de la rencontre de quelques poètes qui sentaient l’urgence d’une tribune et d’un renouveau poétiques, et qui cristallisera autour d’elle toutes les énergies créatrices marocaines. Il part pour la France en 1971, obtient un doctorat de psychiatrie sociale, exerce même. Mais Il a commencé à écrire (son écriture profitera d'ailleurs de son expérience de psychothérapeute) et l’écriture ne le lâchera plus. Il publie en 1972 un premier recueil de poésie et, l’année suivante, un premier roman Harrouda, édité par Maurice Nadeau. Depuis 1973, il écrit par ailleurs pour diverses publications parmi lesquelles le quotidien Le Monde. En 1985, Tahar Ben Jelloun publie le roman L'Enfant de sable qui le rend célèbre. Il obtient en 1987 le prix Goncourt pour La Nuit sacrée, une suite à L'Enfant de sable. Parmi les auteurs francophones vivants, il est aujourd'hui le plus traduit au monde (une quarantaine de langues). Il est lui même traducteur du français vers arabe. Régulièrement sollicité pour des interventions dans des écoles et universités, notamment marocaines, françaises et européennes, Tahar Ben Jelloun intervient sur des questions de société: la situation des banlieues, le racisme (Le Racisme expliqué à ma fille, 1997, a été traduit en 25 langues) ou des problèmes de politique internationale. Prix Goncourt, Tahar Ben Jelloun a par ailleurs e.a. obtenu le Grand prix littéraire de la Fondation Noureddine Aba pour l'ensemble de son œuvre (1994), le Prix Méditerranée pour L'Homme rompu (1995), mais aussi le Prix Méditerranée de Poésie (2009) et le Prix international de Poésie « Argana », décerné par la Maison de poésie du Maroc (2010). |
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Poème |
Amour Que faire pour vous dire l'insomnie de l'amour quand dans mon pays on ne parle que par métaphore ? Comprendriez-vous la force des sentiments si je vous disais Que je meure dans votre vie ? une romance est dans mes yeux et mon coeur est blanc comme la soie tout en moi se souvient de vos rêves et je porte en moi l'ombre de votre regard, vous qui n'êtes plus parce que vous m'aviez pris au mot et c'est dans ma vie que la douleur vous a emportée. Que faire à présent des métaphores et des larmes ? Tanger, 14 novembre 2006. Eloge de l’autre Celui qui marche d’un pas lent dans la rue de l’exil C’est toi C’est moi Regarde-le bien, ce n’est qu’un homme Qu’importe le temps, la ressemblance, le sourire au bout des larmes l’étranger a toujours un ciel froissé au fond des yeux Aucun arbre arraché Ne donne l’ombre qu’il faut Ni le fruit qu’on attend La solitude n’est pas un métier Ni un déjeuner sur l’herbe Une coquetterie de bohémiens Demander l’asile est une offense Une blessure avalée avec l’espoir qu’un jour On s’étonnera d’être heureux ici ou là-bas |
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